le département de l'Ain
      Secteur du Vallon Perdu à Virieu-le-Grand







AVANT

         Tout début 2004, Philippe adepte des " marches forcées en terrain difficile " explore la faille depuis le secteur Mikami
au milieu des ronces et des buis.
Après une longue montée, le goulet s'élargit,
le rocher s'élève et le vallon s'ouvre, couvert de mousse
(arbres, sol, tout est en lambeaux verts).
La falaise est couverte de lierre, légèrement déversante...
Est-ce grimpable ?…
         Nous attendons patiemment la fin des battues
et début mars,
commençons à couper les buis et noisetiers
au pied des rochers et faire tomber les lierres
en descendant dans la paroi.
Nous nous trouvons rapidement face à une masse énorme
de végétation coupée et décidons de faire brûler.
Il fait froid et très humide mais le feu prend bien.
Le brasier est beau…


APRES
         Dans la matinée on entend très loin une sirène de pompiers et de la paroi où il est pendu,
Philippe aperçoit un camion rouge et des petits bonshommes mais nous sommes le premier dimanche du mois et il y a sûrement une manœuvre...


AVANT

         Nous continuons notre gros chantier
et très longtemps après, dans les buis,
sur l'autre versant du vallon,
se dressent deux casques argentés
et une voix essoufflée demande :
" c'est vous le feu ? je réponds :
- heu… oui !, mais venez voir, tout est sécurisé :
le feu isolé, tout va bien… ".
Après avoir indiqué par radio que l'incendie est maîtrisé,
nos deux compères très rouges mangent un biscuit,
refusent un café et redescendent en maugréant
sans doute qu'ils ont connu des exercices moins pénibles !
Une demie heure de montée, casqués et bottés
par un ancien sentier bouché a du être très pénible.
         J'appelle le jour même Monsieur le Maire
pour lui expliquer notre " grosse bêtise ",
présenter nos excuses et indiquer notre intention d'équiper
un nouveau secteur puisqu'on se rend compte maintenant
que le rocher est intéressant.


APRES
         L'autorisation est accordée verbalement sur le champ, les feux suivants seront signalés au centre de secours auquel nous renouvelons nos excuses….avec un petit don à l'amicale !…La psychose due à la sécheresse de l'été précédant est sûrement à l'origine de l'appel à la caserne pour signaler un " incendie " dans la montagne !!!


AVANT

        Quelques week-end après le premier épisode,
sous la pluie, nous finissons de dégager,
le vallon nous apparaît de plus en plus beau…
Débarquent alors cinq chasseurs avec des chiens.
Le meneur, âgé, mais vaillant,
paraît aussi avenant que Jean Gabin
dans ses plus belles colères cinématographiques.
En parlant (très fort) il frappe les blocs avec un bâton,
surtout ceux qui sont près de nous :
nous sommes sur le territoire de chasse,
on ne doit pas venir mettre des cordes à nœuds ici,
la falaise du bas qu'ils nous ont généreusement accordée quelques années auparavant doit nous suffire…
Nous restons calmes,
ils redescendent étonnés d'apprendre que le Maire
est au courant
mais nous promettent de leurs nouvelles…
Retéléphone au Maire qui cette fois nous demande d'arrêter jusqu'à une réunion de toutes les parties…



APRES
        L'attente est très longue, nous avons envie de régler les choses, de continuer à équiper, et avons peur d'un refus.


AVANT

                 
        En juin seulement nous nous retrouvons face au Maire,
à des Conseillers Municipaux, aux chasseurs
et au garde de l'ONF
(tous les deux avec Etienne Montigny de Belley, grimpeur-équipeur).
Heureusement, le Maire nous couvre immédiatement
pour le travail de nettoyage déjà effectué au vallon
sur une parcelle gérée par l'ONF.
Puis, montée de toute la troupe au vallon
(heureusement nous avons rouvert l'ancien sentier
emprunté par les pompiers).
Discution avec les chasseurs qui ne comprennent décidément pas pourquoi on veut venir se perdre ici,
alors qu'il y a de la place en bas !…
C'est sans fin...


APRES
        Le Maire tranche en nous accordant le secteur à condition de fermer ce secteur en boulonnant chaque premier point des voies au 1er . septembre jusqu'à la fin des battues fin février.
La convention de tout le site de Virieu-le-Grand est signée pour dix ans dans les semaines suivantes.
Le Garde Forestier redéfini d'ailleurs avec précision chaque zone et l'ONF signe également la convention.
Nous n'avons plus eu aucun problème depuis avec les chasseurs, chacun respectant l'accord.


AVANT

Puis,
c'est le plaisir de l'équipement de lignes superbes malgré une grimpe très exigeante et de bonnes claques même dans les voies modestes si nous n'avons pas la forme !


APRES

Mais le vallon est tellement calme et loin de tout que c'est un plaisir d'y monter pour simplement passer un moment.


AVANT

 
                 Progressivement,
pendant que Duc équipe je monte des murettes
avec les pierres qui jonchent le vallon
et construis des terrasses
pour assurer dans de bonnes conditions.
Tout prend forme et ce premier été sur le site se termine vite.
Le 31 août nous bloquons les points et le Garde Forestier
monte le constater le lendemain.
L'autorisation est à ce prix.
La falaise nous attend tout l'hiver,
l'orientation nord-nord-est la rend de toute façon ingrimpable
en froide saison.


APRES

        
En 2005 : équipement d'autres lignes plutôt sur le haut du secteur ; construction d'autres terrasses et tracé d'un petit chemin pour accéder au sommet du vallon. 
Le jour de la fermeture (dernier dimanche d'Août) nous ne sommes pas seuls et c'est sympa de faire les voies une dernière fois et de boucler ensemble même si c'est pour plusieurs mois...

LE VALLON PERDU est FERME

tous les 31 août

jusqu'au printemps suivant vérifiez sur ce site l'ouverture effective

Respectez cette interdiction (premiers points boulonnés)

Seul ce secteur est concerné, tous les autres secteurs du bas
sont ouverts toute l'année.