On les attendait, c'était inéluctable.
Début juillet, les nuits avaient été peuplées de gros papillons blancs et beige: les pyrales du buis.
A certains endroits, sur la route on avait l'impression qu'il neigeait tant il y avait de papillons
Mais à Parves, on n'en faisait s'envoler que quelques uns quand on marchait sur le chemin.



image "Gasco nature"

Venus d'Asie via la Suisse, ils dévastent tout.
Ces jours-ci, les oeufs ont éclos et les chenilles vertes à tête noire ont commencé leur ravage.


Toute la région est atteinte et, évidemment, les falaises aussi.
A Parves, rien ou presque n'était visible la semaine dernière
mais aujourd'hui, c'est une désolation.
Les buis sont passés de leur jolie couleur vernissée à un gris terne.
Ce ne sont plus que des squelettes couverts de fils dans lesquels sont retenues les déjection des chenilles.






(les petites boules sont les déjection des envahisseurs)

     
La jolie silhouette ne galope plus dans le même décor (la première photo date de 2009)


Partout, des chenilles pendent au bout de fils qu'elles tissent. Elles colonisent tout le territoire, aidées par le vent qui les portent vers d'autres buis.
Il en pend partout, Elles nous tombent dessus.
Pour marcher dans le chemin, les grimpeurs ont adopté comme nous, le baton nettoyeur,
un peu comme la barbe à papa que Shrek reçoit de sa belle, vous vous souvenez ?...
     


Le contre-jour en repartant dévoile les fils qui descendent le long de la falaise
(ici au secteur Terrasse)


En quelques heures les chenilles dévorent l'arbuste.
Il rêgne partout une odeur de buis hachés très particulière.


à la falaise, on en est au stade du buis encore grisatre, qui commence à se dessécher, ailleurs,
comme sur la route d'accès, plus ensoleillée les buis sont déjà complètement grillés:

ou comme à la falaise de Peyrieu où nous nous sommes arrêtés en venant:



Trois pontes par an, ce sera un miracle si les buis s'en remettent.
Nous en sommes désolés, notre région va changer de visage et c'est bien dommage.

Pas ou peu de prédateur (le frelon asiatique qui peut se gaver et prospérer !)

De nature je suis optimiste, mais là...
La nature souffre !




Huit jours plus tard nous retournons constater l'ampleur des dégats

Nous sommes vraiment ennuyés par ce phénomène.

Les médias et articles ne parlent que des jardins et des buis d'ornement
et ne semblent pas se rendre compte de l'impact de cette invasion sur la nature et sur les paysages.
Au jardin c'est malheureux mais on peut traiter.
Chez nous, sur les contreforts du Jura, les buis SONT notre environnement et couvrent des massifs entiers.
Personne n'en parle.

A Parves, les dégats se sont aggravés,
nous avons failli renoncer tant le chemin était rendu impraticable par les fils descendant des arbres,
pourtant il en faut beaucoup pour nous arrêter !
Nous sommes quand même allés jusqu'au secteur Météo...

Les chenilles ont continué leur orgie, l'odeur est désagréable.
Cela peut paraître féérique sur les photos mais c'est une désolation...

D'autres photos :

     
Le sentier est verdi par les déjections des chenilles.


               
   Il est impossible d'avancer sans enlever les fils devant soi à l'aide d'un baton.



Les chenilles terminent leur festin avant de se transformer en chrysalides et recommencer un cycle avant l'arriver du froid.



Des chrysalides que j'ai ramassées:   elles ressemblent à des feuilles de buis.


Tout est recouvert de ce voile.


Les fils envahissent aussi la totalité du rocher, le contre-jour les dévoile.
On s'essuie continuellement le visage et les bras pour tenter de les retirer.
Faut-il préciser que ce n'est pas grimpable !
(vers Marie de l'Albarine)



Ici au retour sous le secteur Dégustation.

Dernières photos de ce voile cauchemardesque


En repartant, il faut à nouveau nettoyer, car d'autres chenilles se sont laissées glisser le long de leur fil de soie.



Je suis championne du trucage de photos mais là, malheureusement, pas de montage, pas d'effet, pas de texture incrustée, tout est vrai.

Encore une semaine plus tard, dernières photos...

On va malheureusement s'habituer mais c'est vraiment une désolation.


Le secteur Petit Cairn.


Hors le côté esthétique sur lequel on ne revient plus,
que va devenir la petite faune qui se cachait dans la fraîcheur de cette végétation ?
nulle part sur le net je n'ai vu cette question abordée,
on ne trouve que des interrogations à propos des jardins à la française...
Comme si les jardins à la française masquaient toute une région.



Nous qui avions consciencieusement laissé les buis quand nous élaguions au belvédère pour que cela soit joli !
C'était début mai !



Le Phoenix paraît bien triste.

à cette époque:   INTERDICTION DE LA FALAISE ET DE TOUTES LES AUTRES DU SUD DU DEPARTEMENT

des infos précises sur cette page




En 2017, la suite de cette malheureuse aventure avec une nouvelle page.